Le masque est devenu l’objet phare de notre quotidien.
Si il est essentiel pour limiter la diffusion du virus, l'incivilité de certains plonge la Terre dans un désastre écologique majeur.
Pourquoi les masques peuvent devenir dangereux pour l'écosystème ?
Les masques chirurgicaux, à usage unique, sont conçus en polypropylène, un matériau plastique, qui n’est pas biodégradable (en plus d’être issu d'une ressource non renouvelable qu’est le pétrole).
De ce fait, sa présence dans la nature relève très clairement d’une pollution.
Certaines personnes jugent cependant normal de jeter leurs masques sur la voix publique,ainsi comme l'énonce Cécile Bernardon, présidente de l'association "Les Perles de la Côte Bleue"
"L'incivisme, il est là, il faut le combattre."
Combien de temps met un masque pour se dégrader ?
Depuis que le sujet a émergé, la plupart des intervenants évoquent un temps de dégradation autour de 450 ans. Ce chiffre n’est pas totalement faux, mais n’est pas non plus correct, comme le souligne à Numerama, Kako Naït Ali ingénieure en matériaux de génie civil : ce temps de dégradation concerne:
« du polypropylène plus épais sous forme de film et dans des conditions particulières ».
En tout cas une chose est sûre, il faudra compter des centaines d'années avant qu'un masque puisse se dégrader.
Et si on les recyclait ?
Souvent importés de Chine, les masques chirurgicaux émettent des nanoplastiques quand ils se dégradent dans la nature et même quand ils sont jetés correctement à la poubelle, l'incinération ou l'enfouissement, qui attend les susdits masques, ne sont pas des solutions satisfaisantes.
Les nanoplastiques représentent des déchets dont l'impact environnemental a très souvent été sous-estimé et qui pourtant pourrait être les plus dangereux.
Les masques en polypropylène ont également le désavantage écologique de n'être, à l'heure actuelle, toujours pas recyclables. En effet, les masques ne peuvent pas être recyclés car ils font partie des DASRI (déchets d’activités de soins à risques infectieux). Ils sont tout d’abord désinfectés puis incinérés.
Un effet sur la faune
Abandonnés en grande quantité dans la nature, les masques chirurgicaux représentent désormais une menace pour les animaux qui peuvent se retrouver entravés ou étouffés. Des masques ont été retrouvés sur les trottoirs, dans les rivières et sur les plages de tous les continents depuis qu'ils sont devenus obligatoires dans les espaces publics.
Par exemple, des macaques ont été observés en train de mâcher les élastiques de masques usagés, dans les collines autour de la capitale malaisienne Kuala Lumpur, au risque de s’étouffer.
En Angleterre, l’organisation de protection des oiseaux RSPCA (Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals) est venue au secours d’une mouette dont les pattes étaient restées entravées dans un masque pendant près d’une semaine à Chemsford, en effet « les élastiques s’étaient resserrés sur ses pattes et ses articulations étaient enflées et douloureuses », a indiqué l’inspecteur du RSCPA Adam Jones.
Les masques dans les océans
Plus de 1,5 milliard de masques se sont retrouvés dans les océans l’an dernier, soit 6 200 tonnes de déchets plastiques supplémentaires, selon l’organisation environnementale OceansAsia.
C'est ainsi que la faune marine est très exposée aux dangers des masques.
Au Brésil, par exemple, une association de protection de l’environnement a retrouvé des masques dans l’estomac d’un pingouin dont le corps était échoué sur une plage.
Un poisson-globe a également été trouvé emprisonné dans un masque au large de Miami.
Et l’association française Opération Mer Propre a retrouvé un crabe mort, prisonnier d’un masque dans l’étang de Berre, près de Marseille, en septembre dernier.
Je vous recommande ce reportage qui retrace les points importants sur l'accumulation des masques dans les océans. On y retrouve des chiffres précis et un témoignage précieux.
Une solution pour freiner ce fléau: l'amende
Aujourd'hui, un projet de décret défendu par la secrétaire d’État à la transition écologique, Brune Poirson, prévoit une amende de 135 euros, contre 68 actuellement, en cas d’abandon de masque, de gant, de mégot ou d’ordures sur la voie publique. Selon le ministère, l’amende pourrait même monter à 375 euros, voire 750 euros si la police établit un procès-verbal et le transmet au tribunal.
Face à la prolifération de masques jetables, il faut:
"encourager le tri, créer des filières de recyclage et relocaliser la production en Europe et en France",
préconisent deux députés au terme d'une mission parlementaire Danielle Brulebois (LREM) et Gérard Leseul (SOC).
Car si l’aspect environnemental dévastateur des masques est prouvé, leur recyclage ne semble pas inquiéter les pouvoirs publics ou collectivités. Certes, le monde actuel est bouleverser et l’épidémie occupe toutes les priorités, mais il semblerait que l’écologie et la protection de l’environnement soit également primordiales.
Alors luttons, ensemble.
Comment porter un masque
Voici les conseils de Kinaiyahan
PS: j’ai désiré faire un article sur ce sujet actuel et de société car j’ai pu observer le nombre aberrant de masques jetés en toute impunité sur la voie publique.
C'est ainsi que toutes les photos (y compris l'image de couverture) utilisées dans cet article ont été prises par moi, en 5 minutes et dans une seule rue. Si j’ai un conseil à vous proposer, premièrement, évidemment, ne jetez pas vos masques en pleine nature mais surtout inciter les gens autour de vous à ne pas le faire non plus. On peut croire que c'est quelque chose que peu de personnes font, et pourtant cette action dévastatrice pour l'environnement est très répandue. N'oubliez pas, c’est avec des actions simples et quotidiennes que l’on arrivera à changer les choses.
Je vous laisse désormais avec quelques affiches de préventions...
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