top of page
  • kinaassociation

Le changement climatique tue en silence



Les températures augmentent de manière significative, les écosystèmes se retrouvent profondément impactés et les phénomènes climatiques extrêmes se multiplient, un ensemble de facteurs qui servent de catalyseur à une épidémie silencieuse qui ne cesse de s’aggraver au fil des années.


Le lien entre changement climatique et dégradation de la santé a été mis en exergue depuis quelques années, bien qu’il soit complexe et revêt de multiples liens de cause à effet. Pour la première fois depuis la création des COP (Conference of the Parties), la réunion intergouvernementale a été le théâtre d’une journée entière dédiée à cette épidémie silencieuse. Les victimes sont de plus en plus nombreuses et manquent de reconnaissance.  



« Donner la priorité à la santé n’est pas seulement un choix, c’est le socle sur lequel repose des sociétés résilientes », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.



États des lieux :

Les maladies ne sont pas arrivées avec le changement climatique, elles sont aussi anciennes que l’humanité. Mais depuis quelques décennies, la santé globale de l’humain se voit nettement dégradée par un ensemble de facteurs liés au changement climatique.

Les systèmes alimentaires mondiaux sont aujourd’hui en crise (utilisation de pesticides qui sont mauvais pour la planète et la santé humaine) et peinent de plus en plus à subvenir aux besoins d’une population en constante croissance. À ce phénomène, s’ajoute une grave crise de l’eau, ressource vitale pour l’ensemble de l’humanité, chaque jour des quantités importantes d’eau sont gaspillées ou encore polluées.

Le changement climatique apporte avec lui une nette augmentation des maladies infectieuses comme la dengue ou le choléra, par le déplacement de moustiques vers de nouvelles zones géographiques, mettant en danger des populations qui n’étaient pas touchées auparavant.

Les bactéries, responsables des virus, liées au changement climatique s’adaptent et deviennent plus résistantes, rendant une perspective de guérison plus complexe. Dans un même temps, la communauté sanitaire affirme que le changement climatique est responsable de la propagation toujours plus importante des maladies infectieuses et de maladies à transmission vectorielle.


Il est important de s’arrêter sur les conséquences concrètes du changement climatiques sur la santé en quelques exemples.



L’hyperthermie se définit par une augmentation de la température corporelle au-dessus des normes classiques (entre 36,5 et 37,5 °C). Ce phénomène apparaît lors de grands et intenses épisodes de canicule, et entraîne une surmortalité. En Europe, pas moins de 70 000 décès ont été causés par la chaleur pendant l’été 2022. D’après les experts, si le monde devait connaître une augmentation moyenne et globale de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, le nombre de décès annuels dus à la chaleur serait multiplié par cinq !  



Outre la santé physique, le changement climatique impact la santé mentale, le phénomène d’éco-anxiété qu’on a pu traiter à plusieurs reprises se développe.


Dans de récents travaux, plusieurs chercheurs américains ont mis en lumière une augmentation significative des cancers de l’intestin et des poumons à cause du changement climatique.

Pour les poumons, c’est la pollution de l’air qui est mis en cause, tandis que pour l’intestin, le cancer se manifeste à cause des retombées de composants polluants dans l’eau et dans l’air, mais aussi dans la nourriture du quotidien. Mais le cancer qui risque de se développer de plus en plus et celui de la peau qui est due à l’exposition aux rayons ultraviolets (qui sont de plus en plus importantes).





« On ne devrait pas mesurer les progrès vis-à-vis du changement climatique en degrés Celsius, mais en nombre de vies sauvées ». Ainsi parle cash Vanessa Kerry, médecin et envoyée spéciale du directeur général de l’OMS pour les changements climatiques et la santé.



La santé qui se détériore à de nombreuses conséquences sur d’autres aspects de la vie. Évidemment, comme le changement climatique, concerne l’ensemble de la planète, aucune région n’est épargnée par cette dégradation de la santé. L’augmentation des phénomènes climatiques extrêmes (sécheresses, incendies, inondations) exerce une pression importante sur les systèmes de santé du monde, qui sont en fonction du niveau de développement plus ou moins préparer à faire face.


La canicule de juillet 2023 s’est traduite par une augmentation de +25 % à +30 % de l’affluence dans les hôpitaux italiens. Dans le futur, rien n’assure que les pays les plus développés seront capables de prendre en charge l’engorgement du système de soin. 

Ces phénomènes entraînent aussi un déplacement important de population, notamment ceux qui ne possèdent pas d’habitations résistantes. Ainsi, les inondations de l’année dernière au Pakistan ont entraîné le déplacement de 8 millions de personnes et en ont touché 33 millions au total. Il ressort des prévisions de la Banque mondiale qu’à défaut d’une action audacieuse et immédiate, le changement climatique pourrait obliger environ 216 millions de personnes à se déplacer d'ici à 2050.


Pour faire face à cette épidémie silencieuse, il est nécessaire de modifier en profondeur nos habitudes, l’ensemble de nos systèmes doivent devenir résilient, sobres en carbone et pérennes. Le temps presse, l’adaptation est nécessaire sur l’ensemble de la planète et cela passe nécessairement par une prise de conscience des politiques et une augmentation des budgets allouée à la santé. Pour la toute première fois, un nombre record de ministres de la Santé participeront à la très décriée COP28, en espérant qu’il s’agisse d’un début de réel prise de conscience et non pas d’un énième rendez-vous raté pour la communauté internationale (rien n’est moins sûr) 





Il est révolu le temps où faire attention à sa santé était suffisant, chaque personne devient vulnérable, mais encore plus les personnes présentant d’autres pathologies ou les plus précaires. La planète s’affaiblit de jour en jour à cause du changement climatique, tandis que les agents responsables des maladies s’adaptent et deviennent plus résistants. D’un côté, les médecins tentent de chercher des solutions aux nouveaux maux de notre époque et de l’autre les grands industriels et la société capitaliste nous entraînent dans un monde sans lendemain, un monde où les corps et les esprits seront difficilement soignables. 

Dans ces conditions, qui sont déjà critiques à notre époque, quel est l’avenir de la planète et de l’humanité ? 

6 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
Post: Blog2_Post
bottom of page